Les tests salivaires sont de plus en plus courants. Obligatoires en cas d’accident impliquant un décès ou dommage corporel, ils peuvent également être demandé suite à une infraction au code de la route, à un comportement suspect au volant, ou lors de simples contrôles routiers. Dans des métiers dits « hypersensibles drogues et alcool », un employeur peut aussi demander à son employé de se faire tester si son attitude ou son apparence laisse présumer une consommation de stupéfiants. Et le CBD dans tout cela ?
Dans cet article nous mettons la lumière sur l’éventuelle influence de l’utilisation du CBD sur les résultats de tests salivaires, nous vous expliquerons pourquoi, mais aussi comment réduire ce risque et comment réagir si vous êtes testé positif.
Test salivaire : Que cherche-t-on exactement, et comment cela fonctionne ?
Plus simple à réaliser qu’un test urinaire, le test salivaire peut être administré directement par celui qui l’ordonne, dans le but de dépister quatre types de substances illicites :
- Le cannabis
- La cocaïne et le crack
- Les opiacés et les amphétaminiques, comprenant notamment les amphétamines.
- La méthamphétamine et l’ecstasy (MDMA).
Il va sans dire que ces drogues représentent un grave danger pour le consommateur, mais peuvent aussi mettre en danger la vie d’un tiers. Ces tests se sont démocratisés afin de réagir de manière plus rapide et effective face à l’augmentation des accidents liés à la consommation de stupéfiants.
Pour se faire, un échantillon de salive est prélevé dans l’intérieur de la joue ou dans le fond de la gorge. L’analyse s’effectue ensuite en quelques minutes sur place, ou sous 24h en laboratoire.
Selon le nombre de lignes apparaissant sur le test (deux lignes pour négatif, une ligne pour positif), cela signifie que le contrevenant a récemment consommé de la drogue. Selon le type de drogue et la quantité consommée, le test salivaire pourra détecter une consommation de substances remontant à 48h. Une analyse de sang ou d’urine confirmera par la suite les résultats et révèlera plus de détails concernant la quantité / régularité.
La conduite ou consommation de drogue peut vous faire encourir de lourdes peines :
- Jusqu’à 4500 € d’amende.
- 6 points en moins sur votre permis de conduire, ainsi qu’une suspension de permis allant jusqu’à 3 ans.
- Jusqu’à 2 ans de prison.
La drogue la plus souvent décelée : le cannabis. Qu’est-ce le cannabis, et pourquoi cela peut-il avoir un rapport avec le CBD ?
Comment le CBD peut-il être impliqué ?
Rappelons que le cannabis est une plante contenant une centaine de cannabinoïdes, parmi les plus connus : le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD).
Illégale, la consommation de THC modifie l’humeur, la perception, les réflexes, mais peut aussi entrainer une dépendance physique ou psychique. C’est donc cette substance qui est recherchée sur les tests salivaires.
Bien que le CBD ne soit quant à lui pas la substance recherchée lors de tests salivaires, sa consommation peut influer sur un résultat positif au cannabis.
Le CBD et le THC sont des substances naturelles très similaires, mais qui ont des effets différents sur notre organisme. En agissant avec le récepteur CB1 de notre système endocannabinoïde, le THC aura un rôle agoniste (action d’activation), et le CBD un rôle antagoniste (action de blocage). C’est à travers cette action que le THC va déclencher des effets psychotropes.
Dans les produits au CBD, il n’est pas rare de trouver des traces de THC. Pourquoi ?
Comme le montre cette étude sur le THC, ce dernier pourrait avoir un effet d’entourage, et contribuer ou amplifier les bienfaits du CBD. Certains fabricants préfèrent donc conserver un faible pourcentage de THC (toujours inférieur au taux maximal légal de 0,3%) dont les effets psychotropes ne seront imperceptibles. De plus, une huile de CBD qui ne contient aucune trace de THC demandera un travail d’extraction supplémentaire.
C’est alors que cela pose problème lors de contrôles salivaires, puisque ceux-ci pourront détecter la présence, même infime, du THC dans la salive, vous mettant ainsi en tort.
Quelle est la régulation, et quels produits privilégier ?
Légalement, la plante dont est issu votre produit doit montrer une teneur de moins de 0.3% de THC, un taux bien inferieur à la concentration moyenne de cannabis vendu illégalement : 11%.
La molécule doit être absente du produit fini, ce qui est facilement dosable pour les produits sous forme de gélules ou d’huiles par exemple. Mais attention, ces produits ne doivent être issus que des fibres et des graines de la plante de chanvre pour être commercialises légalement.
Il est de votre responsabilité en tant que consommateur de choisir le produit adapté afin d’éviter tout danger ou répercussions juridiques.
Petit rappel des types d’huiles de CBD et de leur taux de THC.
- Une huile de CBD à spectre complet (Full Spectrum) contiendra un taux de THC supérieur aux autres huiles (veillez toutefois à respecter la limite légale de 0,2%).
- Une huile de CBD à spectre large (Broad Spectrum) contiendra un taux minime de THC.
- Un isolat de CBD n’aura aucune trace ni de THC ni d’autres cannabinoïdes.
Si vous souhaitez éviter le THC, optez donc pour de l’isolat de CBD qui ne présentera aucun risque en cas de contrôle.
Plus difficile à contrôler, la fleur de CBD est la forme de CBD la plus susceptible d’engendrer un résultat positif au test salivaire. En effet, bien que la concentration initiale de la plante puisse ne pas dépasser 0,2% de THC, le produit final de fleur de CBD peut contenir un taux bien supérieur, qui sera détecté plus facilement.
Qui plus est, il vous sera difficile de justifier une consommation de CBD sous forme de fleurs, puisque la vente de celle-ci est en premier lieu illégale.
Si vous souhaitez malgré tout consommer un produit au CBD contenant des traces THC, prenez soin d’adapter votre dosage à vos besoins, mais aussi selon les activités que vous exercez, puisque cela peut augmenter les risques d’accidents.
Quels sont ces risques ?
Risques accidentels
En dépit de ses bienfaits et de l’absence d’effets psychotropes, il convient de rester vigilants lorsque l’on consomme des produits à base de CBD, en particulier si vous conduisez, ou exercez une activité nécessitant une attention particulière.
À travers ses effets relaxants, le CBD, souvent utilisé pour traiter les troubles du sommeil tels que les insomnies ou encore réduire l’anxiété, peut vous conduire à un état de somnolence, réduisant vos reflexes et votre attention, pouvant ainsi compromettre votre sécurité et celle d’autrui.
Que faire en cas de dépistage positif ?
Le résultat de votre test salivaire indique des traces de THC ? Pas de panique. Ces tests sont des tests de première intention. Ils ne permettent pas de condamner mais seulement de placer un individu en rétention dans l’attente de tests plus approfondis (test urinaire, prise de sang). C’est en expliquant votre situation, et en effectuant l’un de ces tests, que vous pourrez prouver votre bonne foi.
Pour conclure
Bien que de plus en plus connu auprès des autorités, le CBD reste un sujet délicat, vous êtes responsable de votre consommation et des risques légaux qu’elle peut engendrer. La modération est de rigueur !
Sources :
https://www.securite-routiere.gouv.fr/dangers-de-la-route/la-drogue-et-la-conduite
https://www.itf-oecd.org/sites/default/files/docs/10drugsf.pdf
https://www.emcdda.europa.eu/system/files/publications/8805/20181120_TD0418132FRN_PDFA.pdf